Aujourd'hui, je vous présente un conte pour enfants, que j'ai écrit à l'occasion d'un atelier d'écriture, afin d'expliquer aux enfants les différents ressorts d'un conte :
Olaf le berger
Il était une fois, dans un
royaume lointain, un jeune berger prénommé Olaf.
Un jour qu’il
faisait paître ses moutons dans une grande prairie, la fille du roi
vint se promener à cheval près du troupeau. Toufou, le brave chien
du berger, fit ce que tout chien de berger aurait fait en telle
occasion : il aboya pour signaler l’intruse. Mais ce faisant,
il effraya le cheval de la princesse, qui partit au grand galop vers
le royaume des trolls voisin.
Conscient de sa responsabilité dans la mésaventure de la jeune femme, Olaf décida de suivre les traces du cheval pour porter secours à la princesse. Il s’inquiéta un peu lorsqu’il comprit qu’il lui faudrait entrer sur le territoire des trolls, mais il savait qu’il devait le faire.
Il traversait une forêt sombre lorsqu’il entendit d’étranges lamentations. Un jeune troll était prisonnier d’une toile d’araignée gigantesque, et le monstre à huit pattes s’approchait de son repas, inexorablement.
Olaf trouvait le destin de ce pauvre troll horrible, et même à un troll, il ne souhaitait pas une telle fin. Prenant son courage, et surtout son bâton à deux mains, il frappa tant et si bien l’araignée que celle-ci battit en retraite. Olaf aida le troll à se dégager, et il se présenta :
— Merci pour ton aide, humain. Je suis Prax, fils Grux, chef des
trolls. Accompagne-moi chez mon père, il te récompensera pour
l’aide que tu m’as apportée.
Prax conduisit Olaf au cœur de la forêt sombre. Ils arrivèrent au pied de l’arbre le plus imposant que le jeune berger ait jamais vu. Entre les racines de cet arbre se trouvaient des portes qui donnaient sur les maisons des trolls. Quelle coutume étrange que de bâtir des maisons au cœur des racines d’un arbre !
Ils
arrivèrent devant un troll, qui, bien qu’aussi laid que les autres
trolls, n’en paraissait pas moins majestueux. Prax s’inclina
devant son père :
— Père, je te présente Olaf. Cet
humain m’a sauvé la vie alors que j’étais promis à une mort
horrible.
Le chef des trolls sembla surpris :
— Pourquoi un misérable humain a-t-il pris le risque de s’aventurer
sur mon territoire, et depuis quand les humains viennent-ils en aide
aux trolls ?
Olaf raconta son histoire, et
Grux décida de le récompenser :
— Olaf, les trolls se
sont toujours méfiés des humains, vous êtes des créatures trop
bizarres, vous vous lavez souvent, vous construisez vos maisons en
dehors des forêts, vous faites cuire votre nourriture… Nous ne
pouvons pas vous comprendre. Néanmoins, j’ai toujours œuvré pour
que nos peuples restent en paix. En remerciement pour ton courage,
j’ai décidé de t’offrir une récompense inestimable.
Il
lui tendit une vielle cuillère en bois, qui sentait fort la soupe
aux choux…
Olaf était bien dubitatif, mais il accepta
poliment le cadeau de Grux.
Avant qu’il ne quitte ses nouveaux
amis, Prax expliqua à Olaf comment trouver le repaire de l’affreux
Glork, un troll sans foi ni loi, qui avait très certainement capturé
la princesse.
Après
trois jours de marche dans l’inquiétante forêt, Olaf vit enfin
l’arbre tordu sous lequel Glork avait construit son antre. Il y
entra le plus discrètement possible, mais Glork le repéra
immédiatement et l’attaqua avec une hache énorme. Olaf se
défendit avec son bâton de berger, qui fut brisé en un instant par
l’arme du troll. En désespoir de cause, Olaf saisit la vielle
cuillère en bois que lui avait offerte Grux et la brandit devant
Glork qui éclata de rire :
— Tu comptes vraiment
m’attaquer avec ce vieux déchet ?
Quel choix avait donc
ce pauvre Olaf ?
Mais
soudain, Glork renifla, une fois, deux fois, et soudain, il prit un
air horrifié :
— Non ! Pas ça ! Pas cette
horrible puanteur de soupe aux choux ! Les humains sont trop
affreusement cruels pour avoir inventé une chose pareille ! Vas-t'en ! Prends ce que tu veux, mais vas-t'en !
C’est ainsi qu’Olaf, simple berger, sauva la fille du roi et devint un héros connu dans tout le royaume.
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